Aujourd'hui 22 avril 2020, c'est le jour de la terre! L’invraisemblance de ce que nous vivons aujourd'hui avec cette pandémie est le résultat de notre manque de considération et de présence envers cette terre sur laquelle nous habitons. Que ce virus soit tout à fait naturel ou issue d'un accident de laboratoire, il n'en résulte pas moins que l'être humain est allé trop loin et a poussé la vie dans ses derniers retranchements en causant l'extinction ou la presqu'extinction de plus d'un million d'espèces vivantes (statistiques officielles). Rappelons-nous en ce jour de la terre que la nature ne peut être confinée, forcée ni limitée. La vie a débuté sur cette planète il y a environ 3,5 milliards d'années. Durant ce long parcours fait d'évolution et d'adaptation constantes, elle en a vue de toutes les couleurs! Des éruptions de super-volcans obscurcissant le ciel pendant des années, des époques glacières, des changements de composition drastiques de l'atmosphère lorsque de petites bactéries ont commencées à fabriquer de l'oxygène, des impacts météoritiques, etc. À travers toutes ces péripéties, la vie a toujours trouvé son chemin, elle a rejaillit à tout coup. Le monde microscopique est la plus vieille forme de vie terrestre et fait partie des fondements même de celle-ci. Nous oublions parfois que notre santé est basée sur la vie microscopique qui fourmille en nous. Nous avons dans notre corps environ le même nombre d'organismes vivants que le nombre de cellules que nous avons! Nous sommes les hôtes de milliards de bactéries, d'unicellulaires et aussi, de virus! Cela fait parti de l'équilibre de notre corps. Nous sommes un "écosystème" sur deux pattes. Nous sommes malades lorsque cet équilibre est rompu, exactement de la même façon que pour les forêts ou les populations d'animaux. La solution pour la meilleure résilience est la biodiversité, toujours la biodiversité. Plus grand est le nombre d'espèces qui cohabitent ensemble, plus nombreuses seront les interrelations et plus puissante sera la dynamique qui porte l'équilibre de la vie. Nos corps n'en sont pas différents. Le grand nombre d'espèces que nous avons en nous, principalement dans notre flore intestinale, est un facteur déterminant de santé. Lorsque nous nous alimentons bien, lorsque nous sommes en contact avec des bactéries (et des virus) en travaillant la terre de notre jardin, en touchant nos légumes et même en serrant la main de notre voisin (!), nous contribuons à maintenir tous les liens de cette formidable machine qu'est l'écosystème vivant du corps humain. C'est peut-être choquant de dire cela en pleine pandémie, mais il est important de rappeler que l’aseptisation ne créé pas la santé, bien au contraire elle nous en éloigne en limitant notre biodiversité interne. Il ne faut pas confondre l'aseptisation avec l'hygiène qui elle fait partie de la notion de prendre soin de nos corps. Un virus ne peut être contenu, il doit être rencontré en se plaçant du côté de la vie - augmentons tous les facteurs de notre immunité avec laquelle nous avons évolués. L'immunité c'est la nature, ses sources vitaminiques naturelles, ses oligo-éléments présents dans les fruits et légumes non-transformés, ses forêts pleines d'ions bénéfiques, ses cascades vivifiantes et aussi le plein air, l'exercice, le travail, l'équilibre, les amis et les rencontres. L'immunité est fait de vie et de bonheur, c'est notre legs en tant qu'être vivant. Nous sommes le produit d'une évolution de milliards d'années et nous sommes issus du code génétique de la vie microscopique et nos cellules en portent d'ailleurs encore les traces. Nos mitochondries, usines de production d'énergie dans chacune de nos cellules, ont comme origine évolutive les bactéries! Les mitochondries possèdent leurs propre code génétique, différent de celui qui donne à chaque être humain sa spécificité génétique. Nous sommes une fusion des origines de la vie et possédons les outils parfait pour cohabiter avec toutes les formes de vie terrestres. La façon dont nous faisons face à la crise actuelle que nous vivons ne s'inscrit pas dans cette optique de "travailler avec la vie". Nous avons plutôt choisi une optique de confrontation et de combat. Ce même modèle est appliqué dans l'agriculture industrielle avec insistance en utilisant engrais et pesticides et la preuve est maintenant faite hors de tout doute que cela détruit les sols, donne de piètres aliments et contamine l'environnement. Dans ce cas ci, l'approche la plus juste et cohérente est celle d'une agriculture qui travaille AVEC le vivant en ayant des cultures diversifiées (et non des monocultures) et en nourrissant le sol avec de la matière organique naturelle qui favorise l'activité microbienne qui à son tour accompagne l'écosystème du sol. Dire que le sol n'a pas ce qu'il faut et nécessite absolument un apport chimique et des défenseurs externes n'est pas logique face à l'implacable cohérence du vivant. Il en va de même avec le corps, c'est tout à fait la même dynamique. Si nous sous attaquons aux virus de façon guerrière, nous échouerons à moyen et long terme car la vie ne peut être arrêtée. L'aseptisation extrême et le recours aux intrants d'ARN sont-ils les moyens les plus cohérents de nous adapter à une pandémie en tant qu'espèce? Le principe fondamental sous-jacent de cette façon de faire est-il basé sur une pensée en phase avec la vie ou dans une tentative de contrôle de celle-ci? Rappelons-nous que c'est une attitude de contrôle abusive qui nous a mené où nous en sommes sur terre côté environnement ayant comme résultat une surexploitation des ressources naturelles, des océans et des forêts sources de notre oxygène et de notre immunité! Avons nous confiance en la vie telle qu'elle se présente à nous sur terre? En ce jour de la Terre, 50e anniversaire de ce jour de la Terre plus précisément, je souhaite que nous retrouvions collectivement le chemin de la cohérence afin de déployer et d'appliquer une approche qui travaille enfin de concert avec la vie. Notre corps est aujourd'hui le théâtre de notre compréhension du monde vivant dans lequel nous évoluons. En tant qu'humanité, cette situation inédite est une occasion à saisir afin d'élever notre regard et nos actions à la hauteur du miracle évolutif que nous sommes. Benoit Paquette, biologiste, pour le jour de la Terre 2020. 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AuteurBenoit Paquette, biologiste diplômé de l'université de Montréal, conférencier et auteur de la Géocohérence. Catégories
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